Pour faire un haïku, pas besoin d'être japonais. En voici un fort
joli de Hulin:
Durant la sieste
Nous étions ennemis farouches
La mouche et moi
Pas besoin non plus d'être un célèbre et vénérable moine zen.
Voici celui, admirable, du jeune Yugo:
La rivière s'écoule
Les fleurs de cerisier
Passeront avec elle
Et pas besoin de recueils précieux. On peut en trouver partout.
Celui-ci, de Chora, est dans un roman de Dan Simmons:
Deux se posent
ici
Deux s'envolent...
Des papillons
Bref, tout le monde peut s'essayer à cet art, à condition d'en
respecter la raison d'être: un moment immédiat de perception du réel
(JTC). Malgré tout, il est bon d'avoir quelques bases, et j'ai eu
envie de partager l'émerveillement que procurent les haïku des grands
poètes japonais. Ceux que je propose ici sont considérés comme des
classiques, Buson, Issa, Bashô, Ryôkan sont parmi les noms les plus
connus, en tout cas en Occident. Ma sélection est totalement subjective,
je ne sais pas expliquer pourquoi certains haïku me touchent et pas
d'autres. Mais j'espère que certains d'entre vous, qui ne connaissaient
pas, auront la curiosité de s'y plonger et de se laisser fasciner.
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